Voici mon écrit pour le concours d’entrée à l’ESJ Lille
En 2024, c’était l’un de mes gros objectifs professionnels : passer et réussir le concours d’entrée à l’école de journalisme de Lille. Cette école me fait rêver depuis plusieurs années et je me suis toujours promis de tenter le concours. Initialement, je devais le passer en 2023, mais j’ai abandonné l’idée suite à un souci de santé. En 2024, j’ai passé l’épreuve écrite avant d’être convoquée à l’oral. En juin 2024, je suis ADMISE à l’école de journalisme de Lille dans la filière journalisme sportif.
Déroulement des épreuves
Pour mettre un peu de contexte, j’ai présenté le concours de l’ESJ Lille pour intégrer la filière journalisme sportif. C’est un diplôme d’un an qui délivre une licence pro. Le concours se déroule en trois parties.
La première partie consiste à rendre un dossier administratif. Renseigner notre parcours scolaire, nos expériences professionnelles…de simples formalités. La deuxième partie est l’épreuve écrite. Nous ne connaissons le sujet que le jour même du début de l’épreuve. Nous avons une semaine pour rendre un dossier dans lequel nous devons rédiger sur cinq sujets différents (1500 signes maximum). A côté de ce dossier, nous pouvons donner CV, portfolio, créations… La dernière partie, c’est l’oral. Tout le monde n’y accède pas. Il faut être admis à l’oral pour pouvoir se présenter devant un jury de trois professionnels du journalisme. Enfin, quelques jours après l’oral, le verdict est rendu. Plusieurs centaines de candidats à l’écrit, quelques dizaines à l’oral et seulement 15 sont admis à l’ESJ.
Les cinq sujets de l’écrit 2024
1. Décrivez avec précision le vestiaire du club de votre jeunesse.
C’est un vestiaire sombre où les athlètes brillent.
C’est un vestiaire sombre. D’une part, il n’y a pas de fenêtre, donc pas de lumière. D’autre part, à l’heure du début de l’entraînement, la journée est presque terminée, le soleil est déjà couché. Les tons sont chauds, mais le néon au plafond peine à diffuser la lumière jaunâtre dans la totalité du vestiaire. C’est d’ailleurs un miracle quand il marche. Les murs, eux, sont froids et recouverts d’une peinture blanche qui ne l’est plus vraiment avec le temps. Il y a le strict minimum : quatre bancs blancs, des portes manteaux noirs, un panier en guise de poubelle et un radiateur gris clair. Les bancs sont collés aux quatre murs qui délimitent le vestiaire. Pour y entrer, il faut faire coulisser latéralement une grille verte, mais très souvent, elle est déjà ouverte. C’est un vestiaire de quinze mètres carrés à peine plus.
D’ailleurs, je me demande comment autant d’athlètes peuvent rentrer dans si peu d’espace. Un groupe de quinze quand il est au complet. Que ça soit lundi, mardi, jeudi ou vendredi soir, les premières discussions sont les mêmes : « Qui va sauter sur la séance ce soir ? »
Le contraste est saisissant. Il y a ce vestiaire sombre et ces athlètes qui l’illuminent.
Pourtant, dans une poignée de minutes, ils partiront frontale sur le front. Ils feront 10, 20, 30 tours sur le tartan puis ils reviendront et rigoleront : « Manon elle a sauté, Manon elle a sauté ! »
C’est un vestiaire d’émotions et qui sent la bonne transpiration.
2. Racontez l’événement que vous avez vécu sur le terrain et qui vous a inspiré pour devenir journaliste.
« Je veux devenir journaliste ! » C’était à Gerland, il y a 10 ans. Lyon-Lorient, pour le dernier match de la saison à la maison.
L’Olympique Lyonnais, c’est mon club de cœur. Ça fait 48 heures que je scrute les moindres articles sur le match. Les pronostics, les absents, le onze de départ. L’Equipe, France Football, Le Progrès, RMC sport tous les médias y passent. Pour tout dire, c’est mon premier match à Gerland, la première fois que je vois les joueurs de Lyon. Je suis là, dans la tribune latérale de Jean-Bouin. Je me souviens, mon regard est attiré, non pas par le onze de départ, mais par les « à-côtés ». Les caméras et les photographes, les cadreurs et les journalistes. J’observe, comment ça fonctionne, comment ils gèrent, comment ils travaillent. Je cherche, dans la tribune latérale opposée, la presse. Je me dis qu’ils sont privilégiés. Je repère les commentateurs, ceux que j’entends à la télé mais surtout ceux qui me font rêver.
Ça fait 20 minutes que le match a commencé. 20 minutes, que je commente le match dans ma tête. « La balle en profondeur de Lacazette pour Gomis. Gomis qui file droit au but. Waouh ! Quelle sortie de Chaigneau dans les pieds de l’attaquant lyonnais qui était tout proche d’ouvrir le score ! » Et ça, pendant 90 minutes, hors temps additionnel bien sûr.
Ce soir là, Lyon a perdu, mais ce soir là, j’avais été définitivement convaincue : je voulais devenir journaliste.
3. Citez dans l’ordre d’importance, les cinq événements de sport qui ont marqué selon vous l’année 2023.
- La Coupe du monde de Rugby en France
- Victor Wembanyama choix numéro de la draft NBA
- Le record du monde de Léon Marchand sur le 400m
- quatre nages
- Le titre de champion du monde de Van Der Poel
- La retraite de Thibaut Pinot
La coupe du monde de rugby est un événement planétaire toujours très attendu. Pour Wenbayama, c’est une première historique dans le basket français. Léon Marchand a tout simplement détrôné le meilleur nageur de tous les temps Phelps. Le titre de champion du monde de Van Der Poel après un scénario de course fou. Il ajoute une nouvelle ligne à son impressionnant palmarès. Elle n’a peut-être pas marqué le monde entier, mais la retraite de Thibaut Pinot a touché le monde du cyclisme.
4. Brossez le portrait de votre meilleur(e) ami(e).
Jade, mon amie.
Jade est une femme réservée. Pour être l’amie de Jade, il faut prouver. Prouver que vous ne lui voulez pas du mal, prouver que ça sera génial.
Physiquement, Jade a les yeux verts et une longue chevelure châtain clair. Elle a un physique d’athlète, car Jade court.
Elle court vite puisqu’elle a décroché le bronze au mondial de course en montagne en 2019.
D’ailleurs, quand Jade court, elle pétille parce qu’elle est avant tout une passionnée de la course à pied.
Jade est de nature joyeuse. Vous seriez surpris de voir un tel sourire sur une athlète en train de courir.
Jade est mon amie, parce qu’elle est à l’écoute. Elle est l’épaule indéfectible qui supporte et réconforte dans les meilleurs, comme dans les pires moments.
Elle choisi minutieusement son entourage mais elle s’engage. D’ailleurs, elle ne manque pas d’engagement ni de volonté.
Jade est résiliente, car elle est tombée mais elle s’est toujours relevée.
Jade est rigoureuse, car elle est ambitieuse.
Jade a 23 ans et rêve grand.
5. Décrivez une situation vécue dans laquelle vous avez ressenti une grande frustration.
J’aimerais vous raconter cette situation.
Ça se passe en 2023. Cette année-là, je devais prendre le départ des championnats de France de Trail à Millau, le 18 mars. C’était le premier objectif de ma saison, décrocher l’or. Ramener le titre et enfin pouvoir dire : « Je suis championne de France » après trois années consécutives en bronze. Quelques semaines, plus tôt, début décembre, je me blesse au genou lors d’un entraînement. Nous avons du mal à établir un diagnostic et la douleur est insistante. Je passe de 90 km de course à pied par semaine à 0. Courant janvier, après de nombreux examens, les médecins m’annoncent que je souffre d’une blessure bien connue des coureurs : le syndrome de l’essuie-glace. S’en suit un véritable contre la montre. J’ai Millau en point de mire, chaque jour. Je mets beaucoup d’énergie dans ma rééducation. Je me rends chez le kinésithérapeute régulièrement, jusqu’à 4 fois par semaine. Je poursuis ma préparation sur le vélo, dans l’espoir d’arriver en forme aux championnats de France. La rééducation n’avance pas, la douleur persiste.
Alors que je suis en stage au Portugal, je dois me rendre à l’évidence à 15 jours de l’échéance. Millau se refuse à moi, pour la troisième fois. « Jamais deux sans trois » qu’ils me disaient. Ce jour-là, au-delà de la tristesse et de la déception, c’est la frustration qui m’envahit. Frustrée de ne pas prendre le départ. Frustrée d’avoir tout tenté et d’échouer. Frustrée d’avoir rêvé de gagner, mais de rester sur mon canapé.
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